C’était un silencieux matin. On distinguait tout juste quelques sifflements d’oiseaux qui se réveillaient et chantaient la nouvelle journée à venir. Ce fut de courte durée. Le sol se mit à trembler. Un grondement se fit entendre, de plus en plus puissant. Au loin, un nuage de poussière apparut. Il se rapprochait rapidement, comme une tempête du désert, en pire.
D’ignobles sons gutturaux envahirent bientôt l’environnement sonore. Grognements, gémissements, cris démoniaques formaient désormais un orchestre assourdissant. Puis des silhouettes se révélèrent. Une horde d’êtres grouillants, envahissant le moindre espace vide du lieu, venait de surgir de l’épaisse couche de fumée.
Bavant, gesticulant n’importe comment, mordant à peu près tout ce qui pouvait l’être sur leur passage, les créatures semèrent le chaos, la discorde, la misère et tout ne fut plus que poussière.
Bref, c’était une rentrée comme les autres à l’école maternelle de Gamarde-les-bains.
Qui n’a jamais chantonné de petites comptines à ses charmants bambins pour tenter (vainement) d’atténuer leurs cris et râles maléfiques ? Avouez-le, vous vous êtes déjà adonné à cette pratique.
Alors qu’il suffit en général, comme je ne cesse de le répéter, d’un bon coup sec sur la nuque pour calmer le marmot. Mais passons.
Nous avions déjà traité la chanson de la souris verte et ses paroles improbables ou encore de l’univers particulier de Frère Jacques, ci-dessous.
Aujourd’hui, continuons dans notre lancée et attaquons-nous promptement et avec entrain à cette chère alouette, si gentille alouette.
Alors assez de blabla et place aux gribouillis ! Et voilà ! Ah, je ne sais pas vous, mais moi, les comptines, ça me donne la patate.
En bonus aujourd’hui : Un petit gribouillis fait à l’occasion de la mouvance webique « Art vs artist » qui fleurit sur la toile depuis quelques jours. Vous trouverez tout plein d’exemples en cliquouillant ici.
Le principe : faire un petit montage en neuf cases avec au milieu une photographie de la tronche de l’artiste et, dans les cases autour, les œuvres de l’artiste en question. Pour cerner à la fois l’univers et l’auteur, la relation entre l’œuvre et son créateur, l’imaginaire et l’imaginant, le lien métaphysique et organique entre l’Art et le monde, Pygmalion dans tes yeux, wesh t’as vu. Bref, j’ai pondu ça.
Une brève BD en quatre petites cases aujourd’hui. Mais c’est une histoire authentique. Rendez-vous la semaine prochaine, lundi, pour une nouvelle leçon de dessin en vidéo !
Oui, c’est déjà fini, je vous avais prévenus en même temps. Bande de galopins.
Bon d’accord. Alors en bonus, une gribouille faite un soir ou je n’avais que ça à faire.
Les enfants, réveillez-vous, c’est Pâques !
Enfin c’était Pâques. Il y a un moment, même. Bref, aujourd’hui, c’est BD, et ça parle de Pâques, que diable !
C’est tout pour aujourd’hui, chenapans ! Rendez-vous vendredi pour une BD courte, puis la semaine prochaine pour une nouvelle vidéo qui vous branchera à coup sûr (ceci est un jeu de mot pourri que vous ne comprendrez qu’une fois la vidéo publiée. Je suis un visionnaire).
Dans le pays des gens qui gribouillent des trucs plus ou moins malsains, il y a un événement aussi sacré qu’un powerpoint pour un fonctionnaire en réunion : les 23 heures de la bande dessinée. Kézako ? Allez donc voir par là pour en savoir plus.
Maintenant que vous êtes instruits, resituons la chose. Nous sommes samedi 26 mars 2016, le temps est aussi clément et agréable qu’un guichetier de la préfecture et quatre individus se rassemblent dans un appartement aussi bien ordonné qu’un rayon de magasin de Lidl et situé à quelques lieues de la capitale. Qui sont ces individus ? Nuls autres que l’étrange Monkibe, le véhément Ceddo, l’indéfinissable Bambou et moi-même (attribuez-moi l’adjectif que vous voudrez).
L’écriture du scénario. Ça n’a pas chômé.
Tous prêts à en découdre, nous attendons patiemment le top départ, prévu pour 13h, de ces 23h de la BD.
À l’heure dite, le thème est lancé : Western. La contrainte suit : il faut faire apparaître dans l’histoire un personnage portant une énorme horloge.
Crayons à la main, stylos prêts à être dégainés et gommes (dont une volée à une lectrice un peu plus tôt) au garde-à-vous, le challenge débute. Monkibe et moi-même de notre côté, face à Bambou et Ceddo qui travaillent sur leur propre BD.
Les deux premières heures, nous réalisons le scénario. Pour cela, plusieurs étapes et beaucoup de discussions/désaccords/engueulades/combats à mort à mains nues :
Nous choisissons très tôt de faire de cet « homme à l’horloge » l’élément central de l’histoire. Ce sera une sorte de MacGuffin, le fil rouge de l’intrigue principale.
Le grand méchant s’appellera Plouf-Plouf. L’idée est issue d’une conversation sans aucune sorte de rationalité qui a eu pour conclusion qu’un grand méchant avec un surnom comme ça, ça en jette.
Plouf-plouf devient petit à petit le personnage principal, par voie détournée : il aura droit à un flash-back, un instant émotion et des moustaches.
Enfin, aucun coup de feu ne sera tiré avant la fin de l’histoire. Pour éviter les facilités scénaristiques.
Une fois les idées lancées, nous découpons le scénario en fonction du nombre de pages (23, donc), définissons la place allouée à telle ou telle scène, et affinons le tout : titre de la BD, nom des personnages, design, personnages secondaires, règles de narration choisies, nombre de pious à caser, etc.
C’est alors le moment de se lancer dans le gribouillage. En parallèle, nous avons déjà engouffré trois pizzas, un paquet de chips, un sachet de cacahuètes (grillées à sec, s’il vous plaît) et deux flammekueches. Notre sang a été remplacé par diverses boissons énergisantes et, pour ma part, une perfusion au café. Du Nespresso.
Ici, le début du challenge. Nous avions alors encore forme humaine. Notez Ceddo, à droite, qui semble déjà subir l’événement.
Le dessin se déroule sans heurts. Au fil de la soirée, Bambou, qui a parfois des relents alsaciens, commence à avoir des spasmes trahissant une fatigue naissante. Ceddo tente de paraître éveillé, mais on sent ses paupières s’alourdir d’heure en heure. D’obscures discussions ont l’air de les animer, à base de lapins, d’animaux aquatiques et d’Abraham Lincoln.
Passé minuit, nos organismes respectifs sont substitués par des substances sucrées et grasses en quantités industrielles. Certains ont des convulsions, d’autres se mettent à tester l’insertion de crayons dans divers orifices organiques : la réelle lutte commence.
Tant de gens qui travaillent en cohésion parfaite, c’est beau. Enfin je parle de Ceddo et moi, Bambou étant visiblement en train d’essayer de tuer le photographe par la pensée. Elle est comme ça.
Quelques heures plus tard, Bambou et Ceddo ont cédé. Fatigués, exténués par tant de torture artistique, ils ont plongé dans les limbes du sommeil, dans les méandres des songes, dans l’abîme du canapé de la salle de séjour.
Monkibe et moi-même luttons, continuons tant bien que mal. Le matin venu, tandis que les seuls sons sortant de ma bouche sont des grognements et vociférations qui feraient fondre un tympan rien qu’en les écoutant, nous parvenons, à 12h le dimanche, à terminer notre BD et à la diffuser sur le site des 23hBD. Victoire.
Ceddo et Bambou, humiliés à jamais, sont enduits de goudron et de plumes mais ont tout de même réussi à produire 18 pages, qui du coup laissent un suspense insoutenable provoquant rognures d’ongles en pagaille, spasmes de frustration et geysers de bave en attente d’une suite.
Après ce challenge, tout le monde s’est étalé comme il se doit sur tout ce qui semblait plus mou que du plancher.
Le repos des guerriers.
Ainsi se sont achevées ces 23h de la BD de notre côté. Passons maintenant au résultat, nom d’un colt !
Les 23h de la BD : la BD
Oui, parce que bon, c’est bien de causer, mais vous avez peut-être envie de la lire, la BD, nom d’un poulpe. Le résultat nous paraît satisfaisant, même si certains passages peuvent paraître brouillons, narrativement parlant (ce mot n’existe pas, mais il devrait). Mais en lisant bien, on comprend tout. Je crois. Hop !
Pouf. Fin.
Vous commencez à me connaître, je ne me suis toutefois pas arrêté à cette seule BD. Une fois de retour dans le train pour rentrer à Bordeaux, un incontrôlable phénomène s’est produit.
Les 2h30 de la BD dans le train
Alors que j’étais assis dans le train, prêt à revenir dans le pays du vin, des cannelés et des chocolatines, une idée m’a soudain traversé l’esprit. Une nouvelle idée basée sur le thème du Western. À croire que ces 23hBD m’avaient complètement lavé le cerveau. Du coup, regardant l’heure, je me suis lancé un petit challenge : réaliser cette idée en 2h30 avant d’arriver, le tout en 4 pages. Les voici.
Un scénario shakespearien, comme vous pouvez le constater.
Anecdote amusante : Au moment-même où j’ai eu l’idée de ces 4 pages, mon voisin de voyage a sorti son carnet de croquis pour commencer à gribouiller. « Un collègue ! », ai-je pensé tout en sortant mon propre matériel.
Il a tout de même dû se demander quelle sorte de stupéfiant me poussait à pondre 4 pages sur un délai aussi court, tandis qu’il terminait son dessin d’une demoiselle à moto. Les 23HBD, ça laisse des séquelles.
(J’ai tout de même pu le rassurer quand à ma gribouillite chronique aiguë en lui expliquant que je venais de passer 23h à dessiner sans interruption.)
Cette rencontre ne fut cependant pas la seule, bien au contraire.
Les rencontres de lecteurs
Une fois à Paris, le vendredi 25 et le lundi 28 dans l’après-midi, après un voyage en train pendant lequel mon voisin est reparti avec un gribouillis de poulpe, comme ça, hop, deux rencontres se sont organisées, histoire que je voie un peu vos trognes. Et ce ne fut point décevant.
Non contents de venir discuter et boire un verre (ou quatre), quelques lecteurs m’ont fait des gribouillis tous plus fabuleux et absurdes les uns que les autres (bon, j’ai un peu menacé les gens et toutes leurs familles pour qu’ils dessinent mais c’est un détail). Voici les œuvres réalisées entre deux discussions sans queue ni tête, mais fort agréables. Merci à eux.
Ces deux après-midi furent très sympathiques. Avec Monkibe, nous étions ravis. Pourtant, on exprime rarement notre joie (on préfère dénigrer la populace, c’est bien plus tordant). On recommencera.
Ceci marque la fin de l’article, qui est déjà bien assez long, boudiou. Terminons en remerciant bien chaudement les organisateurs de ces 23h de la BD, en particulier le sieur Golliver et la Dame Zia qui ont assuré plus que de mesure.
Rendez-vous très bientôt pour deux prochaines vidéos (dont l’une en collaboration avec un autre blogueur que vous connaissez probablement…) et une éventuelle BD sur Pâques en retard. Si tout va bien.
Après des jours et des jours de cogitation, j’ai décidé de poster sur ce blog même les BD plus courtes que je ne poste habituellement que sur les réseaux sociaux. Parce que bon, crotte à la fin, pourquoi ceux qui ne traînent qu’ici n’y auraient pas droit ?
Voici donc une courte BD en trois cases, et je vous dis à bientôt pour une prochaine leçon-vidéo toute fraîche. (Je mettrai bientôt à jour la liste des articles et la galerie des gribouillis.) Allez, je vous laisse, c’est l’heure de la pause café.
Tout va bien. Je reviens bientôt avec de nouvelles bêtises toutes fraîches.
Ceci est un article proprement scandaleux présentant honteusement une bande dessinée vieille de sept ou huit ans. J’avais donc en toute logique 18/19 ans. Je vous entends huer, conspuer et râler comme de vieilles biquettes affolées, mais ne paniquons point.
Non, l’auteur de ces lignes ne manque pas d’inspiration ; nous pourrions même dire que les idées coulent à flot.
Non, l’auteur de ces lignes n’est pas débordé comme un ministre au point d’en oublier son cher, son fidèle, son merveilleux lectorat toujours prêt à sacrifier des nourrissons ou tout autre animal domestique pour de nobles causes.
Il se trouve simplement que les journées manquent d’heures. Je suis actuellement en train de chercher une solution scientifique pour ralentir le temps et me permettre de goupiller tous mes projets actuels (qui se constituent d’événements à base de japonais qui dessinent, d’étudiantes en furie débattant en amphithéâtre sur la sexualité dans le travail social, de gribouillages associatifs dans des pubs irlandais ou encore de robots qui pratiquent la corde à sauter. Tout un programme).
En attendant d’y parvenir, pour vous faire patienter et comme je sais que certains commencent à s’ouvrir les veines devant l’attente insoutenable, voici donc cette fameuse vieillerie, cette bande dessinée réalisée à l’époque pour un fanzine qui m’a permis de rencontrer mes futurs partenaires des 23hBD 2016 (partenaires composés notamment d’une femme-bambou, d’un homme-ballon de basket et d’un hipster à barbe rousse).
Mais nous y reviendrons très bientôt…
En attendant, assez de blabla, place aux (vieux) gribouillis ! Cette fin est tellement expédiée que Chronopost lui a attribué un numéro de suivi. En même temps, je ne vous ai pas demandé votre avis. Enfin si, vous pouvez l’écrire dans les commentaires en fait. Mais je ne vous le demande pas, vous le faites de votre propre chef. La différence est subtile.
Sinon vous connaissez celle du roux qui est fou ? C’est un rouquin marteau. Voilà.
Je vais prendre un cachet. Ou deux.