« Gros gland galeux. »
Son regard avait changé d’une seconde à l’autre. Elle me fixait, là, impassible. « Plaît-il ?, lui répondis-je, circonspect.
– Gros, gland, galeux, répéta Églantine. Ce sont les trois mots que je te donne.
– Tu es sûre de ton choix ? Parce qu’il y a plein d’autres mots rigolos, du genre frigo, bébé, brocolis, ou encore carrousel, saltimbanque, cucurbitacée… »
Malgré mon argumentation de choc, elle ne bronchait pas. Un vent frais s’était levé, longeant le quai et provoquant un léger frisson dans mon cou.
« Relèves-tu le défi ou non ?, renchérit-elle.
– Je ne sais pas… J’ai peur du résultat que cela pourrait donner. Tu sais, j’ai de la famille qui vient voir le blog. Des amis. Des relations de travail, et même quelques universitaires. Dessiner quelque chose d’après ces trois mots pourrait se révéler… Fatal. »
Tandis que je commençais à céder à la panique, Églantine commença à ranger ses affaires et se leva du banc sur lequel nous étions installés.
« Tu me déçois, Poulop », lança-t-elle en même temps qu’un regard mi-triste, mi-empathique.
Elle se retourna pour partir. Allais-je renoncer ? Une panique totale m’envahissait, une goutte de sueur perlait sur mon front, ma respiration s’emballait quand soudainement, en un bond, je l’arrêtai et lui barrai le passage.
« D’accord. Je vais le faire. »
Elle m’observa d’un air satisfait, esquissa un sourire discret puis tourna les talons avant de disparaître dans un coin de rue sombre et pavé. De mon côté, je rentrai chez moi, m’installai devant une feuille de papier A4 accompagnée d’un café qu’on pût qualifier de volcanique.
Et j’ai pondu ça.
Ma main tremblante reposa le stylet ayant servi à la colorisation sur ma chère tablette graphique. Qu’avais-je donc fait ?
Avant de mettre en ligne cette bande dessinée, je décidai de la montrer à Églantine pour avoir son avis. Elle était connectée à Facebook. Je lui envoyai alors le dessin, le réseau social m’indiquant aussitôt qu’elle l’avait bien reçue et lue.
Sa réponse fut simple, brève, claire : « huhu c’est drôle ! ». Le tout accompagné d’un smiley animé en forme de licorne.
Il était donc temps de publier. Songeant à tous mes lecteurs, toutes mes lectrices qui allaient découvrir cette œuvre, les yeux humides, le cœur emballé, j’entrai le mot de passe du compte d’administration du blog, mis l’article en forme, et tout en imaginant toutes les désastreuses conséquences de mon acte, cliquai sur « publier ».
Vous (tu ?) êtes un génie ! J’adore 😀
Je/Nous te/vous remercie(/ons) du compliment.
Le gland, le galeux ok ! Le gros , où est-il ?
Bon je plaisante c’est super, aussi super que t’avoir découvert sublime Poulop ;o))
Le gros ? Qui est gros ? Mais si, en regardant de plus près, il y a un gros gland. Merci !
Ah ah j’adoooooore!!
Et puis c’est cocasse que les mots aient été suggérés par une E »gland »tine 😉
Tout est lié. C’est un complot glanduleux. Créons les Glandonymous pour le combattre.
YOU DID IT ! Félicitations, c’est du gland art. Ce dessin va dé-chêner les foules, je le sens … Prépare toi à devenir célèbre, cette oeuvre sera à la BD ce que « le Gland Bleu », « Edward au gland d’argent » ou encore « Le bon, la brute et le gros gland » sont au cinéma.
Ce ne fut pas de tout repos. Je dois maintenant reconstituer mon cerveau à partir des petits bouts éparpillés un peu partout. J’y arriverai.
La partie sur le parti socialiste est du gland art !
Et sinon cette bd ferait un tabac chez moi…
Ouais j’habite à Gland, en Suisse 😀 (no joke)
Gland est ton talent Poulop ! Que le Gland Vent de la renommée te soit propice, au nom de tout les Glandois (les habitants de Gland donc) c’est ce que nous te souhaitons !
Alors là, c’est inattendu. Peut-on placarder cette BD à la mairie de Gland, svp ?
Non vraiment, je crois que cette BD existe pour ça. Ce serait son but ultime.
»On s’est donné rendez-vous dans 10 ans place des glands hommes »
P.Bruel
Glandalf??? Lol!